mardi 27 décembre 2011

2011, la rétrospective


A toute fin d'année, son bilan !

Tops et flops, performances d'acteurs et d'actrices, top 3 des réalisateurs, meilleures bandes-son... Coup de projecteur sur le cinéma made in 2011.


Flops de l'année


10 - Very Bad Trip 2

Autant mettre fin au suspens : oui, on se marre comme des veaux devant la suite du génial Very Bad Trip. Oui, Zach Galifianakis est toujours aussi savoureux. Non, ne cherchez aucune originalité : Todd Philips se contente de nous refourguer sensiblement la même trame narrative. Gags et situations rocambolesques sont paralysés par une persistante impression de déjà-vu. Dommage...

9 - True Grit

Le nouveau film des frères Cohen avait tout pour briller : un western épique à travers une sombre histoire de vengeance, un casting grand luxe (Bridges, Damon, Brolin), une excellente critique outre-atlantique... S'il faut reconnaître la qualité de l'interprétation, l'ensemble pêche par un flagrant manque d'ambition. Les scènes d'action sont rares et l'aventure promise retombe comme un soufflet. Décevant.

8 - Somewhere

Un long-métrage sur le vide intérieur d'une rockstar, aussi vide que son scénario. Reste le touchant duo Stephen Dorff-Elle Fanning. Voilà.

7 - Rango

On s'ennuie un peu devant ce lézard aux yeux globuleux à la voix de Johnny Depp. Certes, les graphismes - bluffants - et l'humour sont présents. Mais à trop osciller entre film pour enfants et références aux adultes, on ne sait plus bien à qui parle le film. Le rythme lent nous assomme comme un soleil de plomb. Bof.

6 - Bad Teacher

Vendue comme une comédie trash et une interprétation délurée, on est loin d'être conquis par la lourdeur des blagues et le happy end méga prévisible. Le scénario est inexistant. Reste la prestation sympathique de Cameron Diaz. Mouais.

5 - Le Flingueur

Trop de Statham tue le Statham.

4 - Green Lantern

Il fallait regarder du côté de l'Hornet pour trouver un Green résolument fun et de bonne facture, cette année.

3 - Twilight 4 partie 1

Le rouleau compresseur commercial au service du hold-up de la décennie de l'année.
Un bon divertissement, contre son gré.


2 - La Guerre des Boutons x2

La formidable et délicieuse guéguerre franco-française qui nous rappelle que le cinéma, c'est aussi une histoire de fric. Merci bien.

1 - Thor

Un louable et charitable effort pour nous conforter dans l'idée que le massacre des super-héros relève du génocide. Les acteurs luttent avec mérite, mais rien n'y fait : le film est une catastrophe de niaiserie, qui ne vaut que pour ses belles couleurs. Très, (très) léger.


Tops de l'année


10 - La Piel Que Habito

Almodovar signe son premier thriller et orchestre une terrifiante symphonie sur fond de vendetta à coups de scalpel. Noir, violent et d'un érotisme envoûtant, le film transgresse les interdits et se paie le luxe d'un twist aussi diabolique que controversé. Troublant !


9 - Sucker Punch

Le vilain petit canard de 2011 ! Derrière le fantasme geek de Zach Snyder et la horde de sexy badass du cast, se dessine un scénario à double tiroirs tissé avec intelligence. Visuellement superbe, accompagné d'une bande-son ravageuse, le blockbuster cultive la démesure pour nous conter la plus belle quête de rédemption de l'année.

8 - Fighter

Des acteurs impériaux, emportés par le méconnaissable Christian Bale, pour un portrait intense et authentique du champion de boxe Micky Ward. Une réalisation tour-à-tour nerveuse et poignante, au cœur d'une famille dézinguée mais, toujours, unie. De haute voltige.

7 - Polisse

Une plongée façon Maïwenn, mi-docu mi-fiction, dans les entrailles de la brigade de protection des mineurs de Paris. Servie par une implication sans faille des comédiens et de l'écorché vif Joey Starr (définitivement acteur), on est happé et frappé de plein fouet par cet édifiant sérum de vérité.

6 - Carnage


L'art polanskien de monter un huit clos étriqué débordant d’ingéniosité et de cynisme. Médusé par un quatuor d'exception, le spectateur prend un plaisir inavouable à voir ces couples sombrer dans une douce folie. Jouissif et jubilatoire.

5 - Intouchables

Parce qu'un film porté à bout de bras par l'irrésistible duo François Cluzet-Omar Sy, parce qu'une comédie explosive et délicieusement mordante sur un thème aussi casse-gueule que l'handicap, parce qu'une leçon de vie et un hymne à la tolérance fédérant plus de 14 millions de français et qui devient un phénomène culturel, ça ne s'improvise pas.

4 - The Artist

Michel Hazanavicius réussit l'exploit de revenir à la merveilleuse époque du muet et du noir et blanc, au moment où l’industrie ne jure que par la 3D. Le film, petit bijou de fantaisie, est un vibrant hommage à un âge d'or perdu du cinéma. Jean Dujardin et Bérénice Bejo, en couple intemporel, frôlent la perfection – et s'offrent le rôle de leurs vies.

3 - The Tree Of Life

Pourquoi s'évertuer à coucher sur papier des mots, qui jamais ne convaincront ceux qui ne l'ont pas aimé, ni ne rendront suffisamment hommage à l'un des plus grands films de la décennie ? Une expérience cinématographique indescriptible, un chef d'oeuvre instantané.

2 - Drive

Un nightcall lancé en pleine jungle urbaine... Un driver magnétique, regard bleu acier, mains gantées de cuir, figé dans son mutisme... Des tâches de sang qui se mêlent aux gouttes d'huile et au cambouis... Il n'en fallait pas plus pour ériger la pépite de Nicolas Winding Refn en claque de l'année. En témoigne la splendide scène d'ouverture, d'une puissance et d'une classe folle...

1 - Black Swan

Qui d'autre pour ravir cette 1ère place ? Le diamant noir d'Aronofsky est d'une virtuosité et d'une beauté sanguinolente incomparable. Haletant, terrifiant mais terriblement séduisant, cette glaçante introspection schizophrénique est portée de bout en bout par une Natalie Portman qui y donne toute son âme. On ne ressort pas indemne de ce final à couper le souffle. Grandiose.


Et aussi : Animal Kingdom, le Discours d'un Roi, Les Chemins de la Liberté, Minuit à Paris, Hugo Cabret, Harry Potter, Tintin.


/!\ Oeuvres non classées car non visionnées : Shame, La Guerre Est Déclarée, Une Séparation, Blue Valentine, Another Earth.


Meilleures actrices de l'année


3 - Kirsten Dunst

La sensation de Melancholia, c'est elle. Une actrice « ressuscitée », qui se plaît à jouer sur les paradoxes ; alors qu'elle sort d'une dépression qui l'a tenu éloignée des plateaux pendant 2 ans, elle personnifie la morose et désenchantée Justine. Nourrie par sa propre expérience, elle transcende de vérité le tableau apocalyptique dressé par Lars Von Trier. Et s'offre la plus belle et fascinante scène de l'année : une sublime et délicieuse baignade au clair de lune, entièrement nue...

2 - Jessica Chastain

Muse candide et délicate de Terrence Malick dans The Tree of Life, Jessica Chastain semble tout droit provenir de l'Amérique des années 60. Une chevelure flamboyante et rétro, une douceur maternelle et surtout, surtout, une puissance de jeu à la Isabelle Huppert et Julianne Moore (ses idoles) : Jessica Chastain est déjà la nouvelle coqueluche du cinéma. Quatre films en 2011 (dont La Couleur des Sentiments et Killing Fields) et à l'affiche d'une des plus prometteuses nouveautés de 2012 (Take Shelter, 4 janvier)... Même si elle se défend vouloir devenir star, son parcours semble déjà tout tracé.

1 - Natalie Portman

Il ne manquait plus que ça pour consacrer Natalie Portman : un rôle audacieux, ambitieux, démesuré à la hauteur (et quelle hauteur) du talent de celle que tout le monde s'accordait à dire « c'est une actrice née ». Cygne éclatant de lumière et d'ombre, la perle d'Aronofsky dans Black Swan incarne avec une affolante passion la fragile Nina, avec toute la grâce et la brutalité qu'exige ce plongeon dans la démence. Le rôle de sa vie, Natalie y a mis toute son âme et son énergie. Et désormais, Portman née plus : elle est.


Et aussi : Carrey Mulligan (Drive, Shame, Never Let Me Go), Emily Browning (Sucker Punch, Sleeping Beauty), Chloë Grace Moretz (Hugo Cabret, Killing Fields).


Meilleurs acteurs de l'année


3 - Jean Dujardin

Et si l'Oscar du meilleur acteur revenait cette année à un petit frenchy ? Ce serait une grande première dans l'Histoire du cinéma français, et ce serait loin d'être usurpé ! Splendide et métamorphosé dans la peau de George Valentin, l'acteur irradie de fougue et de malice dans le décor si singulier d'un film en muet, et en noir et blanc. Sensible et bouleversante, complétée par une justesse de ton et d'émotions, sa prestation est une pure (et rare) merveille de cinéma.
Un Artist au firmament de son talent...

2 - Michael Fassbender

Fascinant ce Fassbender. Qu'il campe un Magnéto au passé douloureux dans X-Men : First Class, un psychanalyste refoulant ses désirs dans A Dangerous Method et surtout un sex-addict dans Shame, force est de constater la puissance et la dextérité de jeu de l'acteur allemand. Une valeur sûre, exploitant avec une remarquable habileté le potentiel placé en lui, qui a déjà conquis tous les professionnels d'Hollywood.

1 - Ryan Gosling

Incontestablement, LE rookie of the year. Celui qui explose ( trop tardivement) et que tout le monde s'arrache. Blue Valentine, Crazy-Stupid-Love, Les Marches du Pouvoir, Drive, soit un drame déchirant, une comédie jouissive, un thriller politique et un film d'action survolté. Un quadruplé sans faute pour l'acteur, qui prouve qu'avoir une belle gueule et faire des choix artistiques et intelligents, oui, c'est conciliable. La révélation de 2011.


Et aussi : Joel Edgerton (Animal Kingdom, The Thing, Warrior), James Franco (127 heures, La Planète des Singes), Andy Serkis (Tintin, La Planète des Singes)


Meilleurs réalisateurs de l'année


3 - Steven Spielberg

2011 aura marqué le comeback de Spielberg derrière la caméra, et avec la manière ! Le pari fou qu'est l'adaptation sur grand écran du cultissime Tintin est relevé avec brio. Non content d'offrir le summum du film d'animation avec sa performance capture, Spielberg goûte pour la première fois aux joies de la 3D et propose une grande œuvre, brillante d'audace et de créativité. Si l'on ajoute la sortie imminente de Cheval de Guerre et la production d'une pléiade de blockbusters (Cowboys & Envahisseurs, Transformers 3, Super 8), sa place sur le podium est toute légitime.

2 - Darren Aronofsky

Cinéaste surdoué, Aronofsky nous assène avec Black Swan la preuve (s'il en fallait encore une) qu'il est l'un des tous meilleurs réalisateurs de sa génération. Captant avec une intensité rare la complexité de la perfection humaine, la caméra d'Aronofsky immerge, envoûte et retourne l'esprit du spectateur. Un piège diabolique orchestré d'une main d'orfèvre, à coups de scènes troublantes et d'un final en apothéose.

1 - Nicolas Winding Refn

Cannes ne s'est pas trompé en couronnant la mise en scène de Drive. Le réalisateur danois a pris le risque (payant) de s'éloigner des codes du driver-movie. Rythme lent et immersif, plans nerveux impeccablement maîtrisés (la course-poursuite en introduction) et scènes chocs (l’ascenseur... !), Nicolas Winding Refn réinvente le polar vintage et stylé.
Du très, très grand art.


Meilleures bandes-son de l'année


3 - Tron Legacy

Le rendez-vous était pris depuis vingt ans, et bien plus. Daft Punk, génie de la french touch, ne pouvait décemment pas ignorer l'appel de Tron, source inépuisable d'inspiration pour le groupe, de son architecture futuriste à ses mélodies résolument géométriques. Un coup de foudre rêvé et si évident, qui accouchera d'une OST « phara-tronique », entre orchestre symphonique et beats électriques. Jouissif !

2 - Sucker Punch

Un juke-box explosif composé d'une pléiade de reprises aux rifts endiablés et tapageurs : voilà de quoi relever l'énergie débordante et sans limite de l'imaginatif Zach Snyder. De Bjork à Skunk Anansie en survolant du Queen, la bande-son de Sucker Punch ne se refuse rien. Pas même un splendide duo crescendo entre Emily Browning (héroïne du film) et l'israélien Yoav, sur l'imparable Where Is My Mind ? des Pixies...
On en redemande !

1 - Drive

Attention, classique instantané ! Enivrée par les sonorités électro-eighties et la noirceur de son sujet, la bande-son de Drive rivalise de morceaux planants et excessivement mécaniques. Nightcall de Kavinsky - évidemment - en est la plus belle vitrine, mais le travail fourni par Cliff Martinez insuffle au film une mélancolie sombre et mystérieuse qui force l'admiration. Un must-have !


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