Intouchables

Réalisé par : Eric Toledano, Olivier Nakache

Avec : François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny...

Durée : 01h52

Synopsis : À la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables.

« Si vous adaptez cette histoire, je veux qu'elle soit drôle », voilà le souhait de Philippe Pozzo di Borgo lorsqu'il est approché par le tandem Éric Toledano et Olivier Nakache. Pari réussi haut la main! Intouchables est une merveille d'humour à la française, à la fois touchant et drôle sans tomber dans le niaiserie ou le gag facile.

Dès la première scène, les réalisateurs de Nos jours heureux plantent le décor : celle d'une amitié hors du commun adepte de la vanne et du bon mot. Pourtant sur le papier le sujet semble délicat : un jeune d'une cité difficile est engagé pour s'occuper d'un aristocrate milliardaire tétraplégique. La confrontation de deux mondes, deux personnes que tout oppose et qui à leur façon, sont « Intouchables ». Le résultat est un film léger qui souffle un vent frais sur la comédie. Sans tomber dans les clichés du genre, le scénario joue au contraire sur un humour noir et grinçant totalement assumé.

Une amitié entre deux hommes où chacun va apprendre à se redécouvrir grâce à l'autre. Une complicité qui crève l'écran et qui doit beaucoup à l'alchimie que partage les deux acteurs principaux. Pour incarner Philippe Pozzo di Borgo, François Cluzet montre encore une fois quel grand monsieur du cinéma il est. En ne pouvant jouer qu'avec sa tête (il incarne un tétraplégique en fauteuil souvenez-vous), il parvient tout de même sans difficulté à faire passer l'émotion qu'il faut, à la fois homme brisé qui a renoncé à ses rêves et grand frère prenant soin à sa manière de Driss. Mais si François Cluzet confirme son statut d'acteur de talent, on découvre celui d'Omar Sy en Driss, jeune de banlieue sortant de prison. Celui-ci parvient à voler la vedette à son compère par sa bonne humeur et ses vannes sans condescendances. C'est un vent de fraîcheur que souffle le camarade de Fred Testot sur tout le casting qui les accompagnent Anne Le Ny (Yvonne) en tête.

Au final, un film qui pouvait vite devenir casse-gueule par son sujet mais qui se révèle être un petit bijou de comédie par l'alchimie que partagent les personnages et les acteurs. Comme Toledano et Nakache, comme Cluzet et Sy, comme Philippe et Driss, lorsqu'un duo fonctionne à merveille, on en redemande avec plaisir.