Jacques Audiard explore, sans boussole, sa réinterprétation de l'amour et de la renaissance. Sur fond de musique envoûtante, De rouille et d'os irradie d'une telle maîtrise qu'on ne sort pas indemne de ce flamboyant voyage onirique. L'imperfection filmé à la perfection.
films sur canapé
jeudi 17 mai 2012
De rouille et d'os
Jacques Audiard explore, sans boussole, sa réinterprétation de l'amour et de la renaissance. Sur fond de musique envoûtante, De rouille et d'os irradie d'une telle maîtrise qu'on ne sort pas indemne de ce flamboyant voyage onirique. L'imperfection filmé à la perfection.
mercredi 25 avril 2012
The Avengers
Avec : Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson, Chris Hemworth, Jeremy Renner, Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Cobie Smulders...
Durée : 2h22
Synopsis : Lorsque Nick Fury, le directeur du S.H.I.E.L.D., l'organisation qui préserve la paix au plan mondial, cherche à former une équipe de choc pour empêcher la destruction du monde, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Hawkeye et Black Widow répondent présents.
Les Avengers ont beau constituer la plus fantastique des équipes, il leur reste encore à apprendre à travailler ensemble, et non les uns contre les autres, d'autant que le redoutable Loki a réussi à accéder au Cube Cosmique et à son pouvoir illimité...
L'éclatante réussite des Avengers ne tient qu'au travail d'un seul homme : Joss Whedon. Un réalisateur surtout connu pour être le papa de la série emblématique des années 2000, Buffy contre les vampires. Marvel a pris le risque inspiré d'engager cet outsider peu expérimenté (1 seul film à son actif) pourtant loin d'être un novice. Scénariste chevronné et influent, nominé aux Oscars pour Toy Story, Whedon possède le profil idéal du génie visionnaire capable d'écrire un script suffisamment intelligent pour faire cohabiter des héros charismatiques, sans jamais les laisser s'éclipser entre eux. Ce n'est pas un hasard : fanboy respectueux, il a lui-même participé à l'écriture de certains comic-books de la franchise.
samedi 25 février 2012
Les César 2012 se métamorphosent, mais pas trop quand même
Ce cru 2012 fit honneur à son héritage. Antoine de Caunes, maître de cérémonie rock'n'roll et résolument provoc', a tapé l'incruste dans les films nommés, proposé des joints aux perdants et nous plaçait sans subtilité son running-gag acide à l'encontre du gouvernement. Exit la culotte de Sara Forestier, la sensation charme de cette édition se nichait au creux du décolleté plongeant d'une Kate Winslet hilare devant le discours savoureux de Michel Gondry. Kad Merad s'est de nouveau octroyé la place convoitée de boulet de la soirée dans une belle chute improvisée (hum). Julie Ferrier nous a prouvé, avec une exquise prestation (après 2009), qu'elle était la valeur sûre comique de l'émission, et Mathilde Seigner qu'elle était fatalement le pendant féminin de Gérard Depardieu. Mathieu Kassovitz s'est glissé dans la peau de l'invité surprise venu « honorer sa promesse », dans une apparition très inspirée quelques jours après avoir dit « enculer le cinéma français » sur Twitter. Sur la forme donc, la recette est gagnante et s'est vue, à juste titre, récompensée de sa meilleure audience historique (3,9 millions de téléspectateurs).
Sur le fond, il y aurait beaucoup à redire sur le palmarès de cette 37ème édition. Polisse, en tête des nominations, n'est repartie qu'avec 2 statuettes (Meilleur espoir féminin, Meilleur montage), là où attendait au moins le César du meilleur réalisateur ou du meilleur film (en garde alternée avec The Artist). Drive, grand oublié de l'année, s'est de nouveau fait moucher - certes, par Une Séparation qui n'a pas volé son titre de Meilleur film étranger - et La Guerre est déclarée est rentrée bredouille. The Artist, avec 6 César dont Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleure actrice, entre un peu plus dans la légende du cinéma (en attendant les Oscar dimanche), au grand dam de ses détracteurs. L'Exercice de l’État a joué l'outsider en raflant 3 prix dont celui du Meilleur scénario et du Meilleur second rôle masculin, comme Angèle et Tony qui s'est offert le double prix du Meilleur espoir masculin et féminin.
La vraie controverse provient, bien sûr, de la victoire d'Omar Sy dans la catégorie Meilleur acteur. Ce n'est pas tant sa victoire qui alimente les débats les plus passionnés, mais plutôt l'échec de Jean Dujardin, qui se voit privé de sa statuette dans un esprit si français de contradiction. La première embûche, prévisible, d'un parcours sans faute et d'un grand chelem unique qui devait comprendre Festival de Cannes-Golden Globe-Bafta-Goya-César-Oscar. A l'évidence, la surmédiatisation excessive et la Dujardin-mania ont lassé les votants qui ont préféré salué la performance d'un acteur qui porte sur ses épaules Intouchables et ses quelques 19 millions de spectateurs. Qu'on ne s'y trompe pas, Omar Sy mérite son prix ; Dujardin le méritait juste un peu plus.
Derrière cette récompense, il faut déceler le premier coup d'éclat d'un nouveau virage (et visage) pour les César. On a souvent reproché à la cérémonie de récompenser le genre dramatique, de ne soutenir que des films confidentiels en repoussant systématiquement toute once de succès public. La comédie, longtemps oubliée, avait timidement retrouvé des couleurs l'année passée avec les nominations multiples de l'Arnacoeur et du Nom des Gens. Le classicisme, tant décrié, laissait enfin place à un vent de fraîcheur et de spontanéité. Le couronnement d'Omar Sy inscrit définitivement les César dans une optique résolument plus populaire. Une façon de se rapprocher de l'essence même du 7ème art : partager de l'émotion, un voyage, un instant, un rêve avec son public. Ce spectateur, c'est lui la muse du cinéaste. C'est lui, le juge suprême, qui décide si tel ou tel film restera dans la postérité. Sa sélection n'est pas toujours objective, parfois même cruellement injuste, mais toujours honnête et sincère. Et c'est probablement ce spectateur qu'ont voulu récompensé ces César au travers de ce sacre.
Alors dans une année 2011 exceptionnellement riche pour le cinéma français, il faut saluer un millésime porté par l'excellence et tourné vers l'avenir.
Comme l'a brillamment souligné Antoine de Caunes en conclusion de cette belle soirée :
« Gloire aux vainqueurs, honneur aux vaincus ».
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GAGNANTE EX-AEQUO : Clotilde Hesme dans Angèle et Tony
GAGNANTE EX-AEQUO : Naidra Ayadi dans Polisse
Adèle Haenel dans L'Apollonide, souvenirs de la maison close
Céline Sallette dans L'Apollonide, souvenirs de la maison close
Christa Theret dans La Brindille
GAGNANT : Michel Blanc dans L'Exercice de l'Etat
Nicolas Duvauchelle dans Polisse
Joey Starr dans Polisse
Bernard Le Coq dans La Conquête
Frédéric Pierrot dans Polisse
GAGNANT : L'Apollonide
My Little Princess
The Artist
La Source des femmes
Les femmes du 6e étage
GAGNANT : The Artist
L'Apollonide
Les Femmes du 6e étage
L'Exercice de l'Etat
Le Havre
GAGNANT : Le Chat du rabbin de Joann Sfar et Antoine Delesvaux
Le Tableau de Jean-François Laguionie
Le Cirque de Nicolas Brault
Un monstre à Paris d'Eric Bergeron
La Queue de la souris de Benjamin Renner
GAGNANT : Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Pierre Niney dans J'aime regarder les filles
Nicolas Bridet dans Tu seras mon fils
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Dimitri Storoge dans Les Lyonnais
GAGNANT : Le Cochon de Gaza de Sylvain Estibal
17 filles de Muriel et Delphine Coulin
Angèle et Tony d'Alix Delaporte
La Délicatesse de Stéphane et David Foenkinos
My Little Princess d'Eva Ionesco
GAGNANT : Tous au Larzac de Christian Rouaud
Le Bal des menteurs de Daniel Leconte
Crazy Horse de Frederick Wiseman
Ici on noie les algériens de Yasmina Adi
Michel Petrucciani de Michael Radford
GAGNANT : The Artist
L'Apollonide
Les Bien-aimés
Un Monstre à Paris
L'Exercice de l'Etat
GAGNANT : Carmen Maura dans Les femmes du 6e étage
Zabou Breitman dans L'Exercice de l'Etat
Anne Le Ny dans Intouchables
Noémie Lvovsky dans L'Apollonide, souvenirs de la maison close
Karole Rocher dans Polisse
GAGNANT : L'Accordeur d'Olivier Treiner
La France qui se lève tôt d'Hugo Chesnard
J'aurais pu être une pute de Baya Kasmi
Un monde sans femmes de Guillaume Brac
Je pourrais être votre grand-mère de Bernard Tanguy
GAGNANT : L'Exercice de l'Etat
La Guerre est déclarée
The Artist
Polisse
Intouchables
GAGNANT : The Artist
Polisse
L'Apollonide
L'Exercice de l'Etat
Intouchables
GAGNANT : Carnage
Omar m'a tuer
L'Ordre et la morale
La Délicatesse
Présumé coupable
GAGNANT : Polisse
The Artist
L'Exercice de l'Etat
La Guerre est déclarée
Intouchables
GAGNANT : L'Exercice de l'Etat
Intouchables
L'Apollonide
Polisse
La Guerre est déclarée
GAGNANT : Une Séparation d'Asghar Farhadi
Incendies de Dennis Villeneuve
Le Gamin au vélo de Luc Dardenne et Jean-Pierre Dardenne
Black Swan de Darren Aronofsky
Drive de Nicolas Winding Refn
Le Discours d'un roi de Tom Hooper
Melancholia de Lars Von Trier
GAGNANT : Michel Hazanavicius (The Artist)
Maïwenn (Polisse)
Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée)
Alain Cavalier (Pater)
Eric Toledano et Olivier Nakache (Intouchables)
Aki Kaurismaki (Le Havre)
Pierre Schoeller (L'Exercice de l'Etat)
GAGNANTE : Bérénice Béjo dans The Artist
Ariane Ascaride dans Les Neiges du Kilimandjaro
Leïla Bekhti dans La Source des femmes
Marie Gillain dans Toutes nos envies
Valérie Donzelli dans La Guerre est déclarée
Marina Foïs dans Polisse
Karin Viard dans Polisse
GAGNANT : Omar Sy dans Intouchables
François Cluzet dans Intouchables
Jean Dujardin dans The Artist
Sami Bouajila dans Omar m'a tuer
Olivier Gourmet dans L'Exercice de l'Etat
Philippe Torreton dans Présumé coupable
Denis Podalydès dans La Conquête
GAGNANT : The Artist de Michel Hazanavicius
La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli
L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller
Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache
Polisse de Maïwenn
Le Havre d'Aki Kaurismaki
Pater d'Alain Cavalier
dimanche 15 janvier 2012
J.Edgar
Avec : Leonardo Di Caprio, Naomi Watts, Armie Hammer, Judi Dench, Josh Lucas, Christopher Shyer
Durée : 2h15
Synopsis : Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie.
Clint Eastwood derrière la caméra, Leonardo Dicaprio devant, l’histoire de l’homme qui fut pendant un demi-siècle à la tête du FBI. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire des étincelles. Un biopic ambitieux. Peut-être trop.
J.Edgar Hoover a passé sa vie à collecter les secrets des gens, tout en prenant bien soin de cacher les siens. Un an après Au-delà, Clint Eastwood repasse derrière la caméra pour nous livrer ce biopic sans concession sur celui qui fut le fondateur du FBI et le dirigea pendant 48 ans. Entre sa relation avec sa mère, ses peurs exacerbées, ses mensonges et sa sexualité, rien n’est épargné à l’homme qui fut aussi craint qu’admiré.
Habitué aux personnages psychologiquement complexes (Aviator, Shutter Island, Inception…), Leonardo Dicaprio endosse le costume de Hoover de ses jeunes années jusqu’à sa mort. Que ce soit dans la peau du jeune carriériste débutant ou dans celle du vieux Bulldog renfrogné, la star de Titanic confirme qu’il est l’un des acteurs les plus doués de sa génération. Une justesse maintenue dans toute l’ambiguïté du personnage : à la fois déterminé et apeuré, puritain et libertin, grand orateur et dyslexique.
Clint Eastwood en profite pour lever le voile sur le plus grand secret de J.Edgar : son homosexualité. Sa relation avec son homme de confiance Clyde Tolson (interprété par Armie Hammer) est le fil rouge de l’histoire. J.Edgar Hoover aura lutté toute sa vie contre une homosexualité patente et une mère castratrice (Judi Dench).
Le chef d’œuvre manqué
L’histoire elle-même se déroule sans cesse entre le jeune Hoover et les dix dernières années de son règne. L’homme raconte son passé à des biographes, ce qui occasionne des passages temporels au coeur de ses souvenirs, véritables ou arrangés. Une mise en abime, une histoire dans l’histoire, servie par des plans minutieusement calculés (le vieux Hoover rentre dans l’ascenseur, le jeune en sort).
Bénéficiant d’une photographie sublime (des tons ternes, donnant l’impression d’un “noir & blanc en couleurs”), le film aurait pu faire partie des œuvres majeures du réalisateur s’il n’avait pas été aussi flou que le personnage qu’il décrit. Cette temporalité inconstante rend l’intrigue parfois difficile a suivre et on se perd dans les évènements.
Le scénario accuse lui aussi quelques défauts. Le film est long à démarrer et la fin peine à arriver. Certains passages de la vie de J.Edgar sont mis en avant par rapport à d’autres, alors que des évènements auraient mérité d’être plus approfondis. Clint Eastwood avait de la matière à exploiter mais a semblé se perdre lui-même dans son histoire.
Au final on se retrouve devant un bon biopic, mais on ressort de la salle avec le regret d’un chef d’œuvre manqué.
Retrouvez également cette critique sur http://www.anglesdevue.com/2012/01/15/j-edgar-de-clint-eastwood/
samedi 7 janvier 2012
Comme un air de déjà vu
Retrouvez également cette analyse sur Publik'Art à l'adresse http://publikart.net/le-cinema-americain-comme-un-air-de-deja-vu-par-allan-blanvillain
mercredi 4 janvier 2012
Malveillance
Acteurs : Luis Tosar, Marta Etura, Alberto San Juan
Durée : 01h42
Synopsis : César est un gardien d’immeuble toujours disponible, efficace et discret. Disponible pour s’immiscer dans la vie des habitants jusqu’à les connaître par cœur ; discret quand il emploie ses nuits à détruire leur bonheur ; efficace quand il s’acharne jusqu’à l’obsession sur Clara, une jeune femme insouciante et heureuse…
http://publikart.net/malveillance-un-film-de-jaume-balaguero?utm_source=PublikArt&utm_medium=twitter&utm_campaign=Feed%3A+Publikart+%28Publik%27Art%29
mardi 27 décembre 2011
2011, la rétrospective
Tops et flops, performances d'acteurs et d'actrices, top 3 des réalisateurs, meilleures bandes-son... Coup de projecteur sur le cinéma made in 2011.
10 - Very Bad Trip 2
Autant mettre fin au suspens : oui, on se marre comme des veaux devant la suite du génial Very Bad Trip. Oui, Zach Galifianakis est toujours aussi savoureux. Non, ne cherchez aucune originalité : Todd Philips se contente de nous refourguer sensiblement la même trame narrative. Gags et situations rocambolesques sont paralysés par une persistante impression de déjà-vu. Dommage...
9 - True Grit
Le nouveau film des frères Cohen avait tout pour briller : un western épique à travers une sombre histoire de vengeance, un casting grand luxe (Bridges, Damon, Brolin), une excellente critique outre-atlantique... S'il faut reconnaître la qualité de l'interprétation, l'ensemble pêche par un flagrant manque d'ambition. Les scènes d'action sont rares et l'aventure promise retombe comme un soufflet. Décevant.
8 - Somewhere
Un long-métrage sur le vide intérieur d'une rockstar, aussi vide que son scénario. Reste le touchant duo Stephen Dorff-Elle Fanning. Voilà.
7 - Rango
On s'ennuie un peu devant ce lézard aux yeux globuleux à la voix de Johnny Depp. Certes, les graphismes - bluffants - et l'humour sont présents. Mais à trop osciller entre film pour enfants et références aux adultes, on ne sait plus bien à qui parle le film. Le rythme lent nous assomme comme un soleil de plomb. Bof.
6 - Bad Teacher
Vendue comme une comédie trash et une interprétation délurée, on est loin d'être conquis par la lourdeur des blagues et le happy end méga prévisible. Le scénario est inexistant. Reste la prestation sympathique de Cameron Diaz. Mouais.
5 - Le Flingueur
Trop de Statham tue le Statham.
4 - Green Lantern
Il fallait regarder du côté de l'Hornet pour trouver un Green résolument fun et de bonne facture, cette année.
3 - Twilight 4 partie 1
Le rouleau compresseur commercial au service du hold-up de la décennie de l'année.
Un bon divertissement, contre son gré.
2 - La Guerre des Boutons x2
La formidable et délicieuse guéguerre franco-française qui nous rappelle que le cinéma, c'est aussi une histoire de fric. Merci bien.
1 - Thor
Un louable et charitable effort pour nous conforter dans l'idée que le massacre des super-héros relève du génocide. Les acteurs luttent avec mérite, mais rien n'y fait : le film est une catastrophe de niaiserie, qui ne vaut que pour ses belles couleurs. Très, (très) léger.
Almodovar signe son premier thriller et orchestre une terrifiante symphonie sur fond de vendetta à coups de scalpel. Noir, violent et d'un érotisme envoûtant, le film transgresse les interdits et se paie le luxe d'un twist aussi diabolique que controversé. Troublant !
9 - Sucker Punch
Le vilain petit canard de 2011 ! Derrière le fantasme geek de Zach Snyder et la horde de sexy badass du cast, se dessine un scénario à double tiroirs tissé avec intelligence. Visuellement superbe, accompagné d'une bande-son ravageuse, le blockbuster cultive la démesure pour nous conter la plus belle quête de rédemption de l'année.
8 - Fighter
Des acteurs impériaux, emportés par le méconnaissable Christian Bale, pour un portrait intense et authentique du champion de boxe Micky Ward. Une réalisation tour-à-tour nerveuse et poignante, au cœur d'une famille dézinguée mais, toujours, unie. De haute voltige.
7 - Polisse
Une plongée façon Maïwenn, mi-docu mi-fiction, dans les entrailles de la brigade de protection des mineurs de Paris. Servie par une implication sans faille des comédiens et de l'écorché vif Joey Starr (définitivement acteur), on est happé et frappé de plein fouet par cet édifiant sérum de vérité.
6 - Carnage
L'art polanskien de monter un huit clos étriqué débordant d’ingéniosité et de cynisme. Médusé par un quatuor d'exception, le spectateur prend un plaisir inavouable à voir ces couples sombrer dans une douce folie. Jouissif et jubilatoire.
5 - Intouchables
Parce qu'un film porté à bout de bras par l'irrésistible duo François Cluzet-Omar Sy, parce qu'une comédie explosive et délicieusement mordante sur un thème aussi casse-gueule que l'handicap, parce qu'une leçon de vie et un hymne à la tolérance fédérant plus de 14 millions de français et qui devient un phénomène culturel, ça ne s'improvise pas.
4 - The Artist
Michel Hazanavicius réussit l'exploit de revenir à la merveilleuse époque du muet et du noir et blanc, au moment où l’industrie ne jure que par la 3D. Le film, petit bijou de fantaisie, est un vibrant hommage à un âge d'or perdu du cinéma. Jean Dujardin et Bérénice Bejo, en couple intemporel, frôlent la perfection – et s'offrent le rôle de leurs vies.
3 - The Tree Of Life
Pourquoi s'évertuer à coucher sur papier des mots, qui jamais ne convaincront ceux qui ne l'ont pas aimé, ni ne rendront suffisamment hommage à l'un des plus grands films de la décennie ? Une expérience cinématographique indescriptible, un chef d'oeuvre instantané.
2 - Drive
Un nightcall lancé en pleine jungle urbaine... Un driver magnétique, regard bleu acier, mains gantées de cuir, figé dans son mutisme... Des tâches de sang qui se mêlent aux gouttes d'huile et au cambouis... Il n'en fallait pas plus pour ériger la pépite de Nicolas Winding Refn en claque de l'année. En témoigne la splendide scène d'ouverture, d'une puissance et d'une classe folle...
1 - Black Swan
Qui d'autre pour ravir cette 1ère place ? Le diamant noir d'Aronofsky est d'une virtuosité et d'une beauté sanguinolente incomparable. Haletant, terrifiant mais terriblement séduisant, cette glaçante introspection schizophrénique est portée de bout en bout par une Natalie Portman qui y donne toute son âme. On ne ressort pas indemne de ce final à couper le souffle. Grandiose.
Et aussi : Animal Kingdom, le Discours d'un Roi, Les Chemins de la Liberté, Minuit à Paris, Hugo Cabret, Harry Potter, Tintin.
/!\ Oeuvres non classées car non visionnées : Shame, La Guerre Est Déclarée, Une Séparation, Blue Valentine, Another Earth.
Meilleures actrices de l'année
3 - Kirsten Dunst
La sensation de Melancholia, c'est elle. Une actrice « ressuscitée », qui se plaît à jouer sur les paradoxes ; alors qu'elle sort d'une dépression qui l'a tenu éloignée des plateaux pendant 2 ans, elle personnifie la morose et désenchantée Justine. Nourrie par sa propre expérience, elle transcende de vérité le tableau apocalyptique dressé par Lars Von Trier. Et s'offre la plus belle et fascinante scène de l'année : une sublime et délicieuse baignade au clair de lune, entièrement nue...
2 - Jessica Chastain
Muse candide et délicate de Terrence Malick dans The Tree of Life, Jessica Chastain semble tout droit provenir de l'Amérique des années 60. Une chevelure flamboyante et rétro, une douceur maternelle et surtout, surtout, une puissance de jeu à la Isabelle Huppert et Julianne Moore (ses idoles) : Jessica Chastain est déjà la nouvelle coqueluche du cinéma. Quatre films en 2011 (dont La Couleur des Sentiments et Killing Fields) et à l'affiche d'une des plus prometteuses nouveautés de 2012 (Take Shelter, 4 janvier)... Même si elle se défend vouloir devenir star, son parcours semble déjà tout tracé.
1 - Natalie Portman
Il ne manquait plus que ça pour consacrer Natalie Portman : un rôle audacieux, ambitieux, démesuré à la hauteur (et quelle hauteur) du talent de celle que tout le monde s'accordait à dire « c'est une actrice née ». Cygne éclatant de lumière et d'ombre, la perle d'Aronofsky dans Black Swan incarne avec une affolante passion la fragile Nina, avec toute la grâce et la brutalité qu'exige ce plongeon dans la démence. Le rôle de sa vie, Natalie y a mis toute son âme et son énergie. Et désormais, Portman née plus : elle est.
Et aussi : Carrey Mulligan (Drive, Shame, Never Let Me Go), Emily Browning (Sucker Punch, Sleeping Beauty), Chloë Grace Moretz (Hugo Cabret, Killing Fields).
3 - Jean Dujardin
Et si l'Oscar du meilleur acteur revenait cette année à un petit frenchy ? Ce serait une grande première dans l'Histoire du cinéma français, et ce serait loin d'être usurpé ! Splendide et métamorphosé dans la peau de George Valentin, l'acteur irradie de fougue et de malice dans le décor si singulier d'un film en muet, et en noir et blanc. Sensible et bouleversante, complétée par une justesse de ton et d'émotions, sa prestation est une pure (et rare) merveille de cinéma.
Un Artist au firmament de son talent...
2 - Michael Fassbender
Fascinant ce Fassbender. Qu'il campe un Magnéto au passé douloureux dans X-Men : First Class, un psychanalyste refoulant ses désirs dans A Dangerous Method et surtout un sex-addict dans Shame, force est de constater la puissance et la dextérité de jeu de l'acteur allemand. Une valeur sûre, exploitant avec une remarquable habileté le potentiel placé en lui, qui a déjà conquis tous les professionnels d'Hollywood.
1 - Ryan Gosling
Incontestablement, LE rookie of the year. Celui qui explose ( trop tardivement) et que tout le monde s'arrache. Blue Valentine, Crazy-Stupid-Love, Les Marches du Pouvoir, Drive, soit un drame déchirant, une comédie jouissive, un thriller politique et un film d'action survolté. Un quadruplé sans faute pour l'acteur, qui prouve qu'avoir une belle gueule et faire des choix artistiques et intelligents, oui, c'est conciliable. La révélation de 2011.
Et aussi : Joel Edgerton (Animal Kingdom, The Thing, Warrior), James Franco (127 heures, La Planète des Singes), Andy Serkis (Tintin, La Planète des Singes)
Meilleurs réalisateurs de l'année
3 - Steven Spielberg
2011 aura marqué le comeback de Spielberg derrière la caméra, et avec la manière ! Le pari fou qu'est l'adaptation sur grand écran du cultissime Tintin est relevé avec brio. Non content d'offrir le summum du film d'animation avec sa performance capture, Spielberg goûte pour la première fois aux joies de la 3D et propose une grande œuvre, brillante d'audace et de créativité. Si l'on ajoute la sortie imminente de Cheval de Guerre et la production d'une pléiade de blockbusters (Cowboys & Envahisseurs, Transformers 3, Super 8), sa place sur le podium est toute légitime.
2 - Darren Aronofsky
Cinéaste surdoué, Aronofsky nous assène avec Black Swan la preuve (s'il en fallait encore une) qu'il est l'un des tous meilleurs réalisateurs de sa génération. Captant avec une intensité rare la complexité de la perfection humaine, la caméra d'Aronofsky immerge, envoûte et retourne l'esprit du spectateur. Un piège diabolique orchestré d'une main d'orfèvre, à coups de scènes troublantes et d'un final en apothéose.
1 - Nicolas Winding Refn
Cannes ne s'est pas trompé en couronnant la mise en scène de Drive. Le réalisateur danois a pris le risque (payant) de s'éloigner des codes du driver-movie. Rythme lent et immersif, plans nerveux impeccablement maîtrisés (la course-poursuite en introduction) et scènes chocs (l’ascenseur... !), Nicolas Winding Refn réinvente le polar vintage et stylé.
Du très, très grand art.
Meilleures bandes-son de l'année
3 - Tron Legacy
Le rendez-vous était pris depuis vingt ans, et bien plus. Daft Punk, génie de la french touch, ne pouvait décemment pas ignorer l'appel de Tron, source inépuisable d'inspiration pour le groupe, de son architecture futuriste à ses mélodies résolument géométriques. Un coup de foudre rêvé et si évident, qui accouchera d'une OST « phara-tronique », entre orchestre symphonique et beats électriques. Jouissif !
2 - Sucker Punch
Un juke-box explosif composé d'une pléiade de reprises aux rifts endiablés et tapageurs : voilà de quoi relever l'énergie débordante et sans limite de l'imaginatif Zach Snyder. De Bjork à Skunk Anansie en survolant du Queen, la bande-son de Sucker Punch ne se refuse rien. Pas même un splendide duo crescendo entre Emily Browning (héroïne du film) et l'israélien Yoav, sur l'imparable Where Is My Mind ? des Pixies...
On en redemande !
1 - Drive
Attention, classique instantané ! Enivrée par les sonorités électro-eighties et la noirceur de son sujet, la bande-son de Drive rivalise de morceaux planants et excessivement mécaniques. Nightcall de Kavinsky - évidemment - en est la plus belle vitrine, mais le travail fourni par Cliff Martinez insuffle au film une mélancolie sombre et mystérieuse qui force l'admiration. Un must-have !